Notre bible : le dictionnaire (grâce auquel on apprend à lire une seconde fois)
Nos proies et subsitances (braconnage, battue et glanage) : à travers les médiations dominantes (Etat, information, marchandise), leurs avatars individuels et collectifs, théoriques et pratiques, et la geste quotidienne
Notre terrain de jeu : la totalitéretour à work0utComme nous allons toujours au plus simple, il nous semblait commode de pouvoir intervenir dans cet espace sans avoir besoin de s’inscrire. Bien que cela laisse, entre autres, la possibilité d’usurper le nom d’utilisateur (pseudo) et empêche de corriger ou compléter son message sans le truchement de l’administrateur. Cependant, la pollution par le spam nous a contraint à revenir sur cette licence, somme toute accessoire. En effet, cela ne change rien pour ce qui est de l’anonymat : que l’on poste d’une façon ou d’une autre, l’adresse IP est pareillement visible par l’administrateur et l'hébergeur du site (sauf à se prémunir). Et puis l’inscription est l’affaire de deux minutes.On pourra sourire, en passant, de ces individus qui affirment s’exprimer dans les forums sous leur vrai nom et qui régulièrement voudraient en tirer argument contre ceux qui ont choisi un pseudonyme, sous prétexte qu’ils se défilent en agissant ainsi. Inutile de préciser que ces modèles de droiture se gardent bien de donner leur téléphone ou leur adresse physique et (quand bien même) oublient qu’en fin de compte c’est l’adresse numérique (IP) qui est décisive.
Le pseudonymat qui a cours ici et que nous encourageons est donc tout relatif, bien loin d’une éventuelle impunité. De notre point de vue, il s’agit essentiellement de donner la priorité à l’idée, aux termes et aux propositions dans un contexte workaoutant, bref, de rendre un peu d’innocence au lecteur et de solliciter son attention.
Cela dit, il faut encore comprendre cet anonymat comme les manifestants équatoriens de 2005, traités de « forajidos » (hors-la-loi) par leur président, comprirent et reprirent cette appellation à leur compte. Il n’empêche que nous nous conformons aux lois : pour ne pas entraver, et tant que cela n'entrave pas notre action ; car c’est la jungle insensée des lois que nous contestons dans son ensemble, et des prétendues lois économiques pour commencer. Et si nous contrevenons sûrement à certaines lois par ignorance, certaines entorses sont délibérées et justifiées relativement. Ainsi, nous n’identifions pas nos citations, mais nous les reproduisons entre guillemets : « que ce soit des textes en français », "or in english" ; nos éventuelles interventions – suppressions, ajouts, commentaires – sont alors indiquées par des [crochets]. Les mises à jour sont introduites par une date, également entre crochets. Par exemple :[030510 : « [...] La totalité est la généralité dont l'histoire est le mouvement des déterminations. [...]
Il n'y a qu'une histoire. [...] Eh, y a-t-il plusieurs humanités ? [...]
L'histoire [...] est à la vie ce que le quotidien est à la survie, la mesure de son temps. Le jeu est l'activité générique de l'homme [...]
L'histoire est le jeu de l'humanité entière et divisée, ici et maintenant. [...]
La totalité est le terrain de jeu de la subjectivité. L'apparition de la totalité est la suppression par les hommes de ce qui les médiatise. La totalité n'est pas une vision, plus ou moins d'ensemble, ou une somme de choses, la totalité est le mouvement de la réalité devenant effective, une hache qui tranche jusqu'aux fondements de l'existence. »]
"there are no rules for revolution any more than there are rules fore love or rules for happiness,
but there are rules for radicals who want to change their world."
Il n'y a pas plus de règles pour la révolution qu'il n'y a de règles pour l'amour ou pour la joie, mais [ ].
« Lorsque nous ouvrons un livre, nous ne devons pas être tout de suite dans une posture de mise en cause du texte. Le temps de la critique viendra plus tard. La première étape de la lecture est de faire confiance à l’auteur et de partir du principe qu’il va être honnête et intéressant. Pour entrer en dialogue avec lui. Trop souvent, et en particulier pour un contenu spirituel [?], le lecteur se plaint de ne pas comprendre l’œuvre. Dans bien des cas, il n’a pas réellement lu car il a voulu trouver dans les pages ce qu’il cherchait. Si le texte ne remplit pas cette attente, il le rejette. Accéder à la lecture demande un effort.
Si le lecteur lit vraiment, un changement s’opère. La lecture le transforme. Il faut accepter d’être changé. Cela est vrai pour tous les textes, à des degrés variés, plus ou moins profondément. En tout cas, s’aventurer dans la lecture représente un certain danger, qui repousse certains. Lorsqu’une personne est vraiment en train de lire, le signe physique de cet effort est visible sur son visage : la personne ne vous voit pas si vous êtes à côté d’elle, et même parfois n’entend plus le bruit autour d’elle.
Si le lecteur a respecté les deux premières étapes, il peut enfin exprimer son opinion. Il a changé, tout en restant la même personne [
aliénation]. Il est davantage « lui-même » et peut prendre position par rapport au texte avec une plus grande clarté et une meilleure vision. Lire fait parler et s’engager dans la prise de parole avec ses propres mots, sans faire de paraphrase. Il peut alors émettre un avis positif ou négatif, tout en le justifiant. »
"Never, never do for others what they can do for themselves."
Jamais, ne jamais faire pour les autres ce qu'ils peuvent faire par eux-mêmes.
« […] la pensée dilettante revendiquée [dont la
police par tous est un développement théorique et dont les
rencontres vécinales sont une éventualité pratique] est une pensée plus libre que la pensée scientifique. Elle ne tire pas sa fertilité de ses règles, qui sont d’ailleurs moins nombreuses et moins contraignantes que celles de la science. La vérité théorique, relative, est sa seule obligation et son seul cadre logique. Son inventivité et la transversalité de son regard sont ses forces : elles lui permettent de construire, mais sans imposer, d’évaluer et de juger, mais toujours dans la perspective d’un but avoué ; elles la conduisent à valoriser la nouveauté. Elle est donc condamnée à la mobilité, et ne trouve de repos que dans la mise en cause. Il lui faut survoler, mais il lui faut constamment se défier de la justesse de son regard, car elle est d’abord sa seule instance de vérification. Aussi, pour que soit garantie la validité argumentative d’un tel dilettantisme, il lui faut de puissants garde-fous. Il lui faut d’abord renoncer à tout pouvoir séparé [qui distingue entre ceux qui maîtrisent la pensée et les autres] : tout autant que la pensée scientifique, la pensée dilettante est une hypothèse, même sans doute de manière plus manifeste encore, car son refus de l’autorité de la certitude lui garantit d’être perçue de manière critique. Comme elle ne saurait être imposée sans alors recourir à la certitude rejetée, elle se doit d’être propositionnelle plutôt qu’inconditionnelle. Du fait de la précarité de ses principes, et de l’absence d’autorité pour la soutenir, elle est condamnée à la plus grande honnêteté, c’est-à-dire à cette absence de tricherie si courante chez les intellectuels et les informateurs, qui est l’art de tromper sans mentir ; car la confiance est le seul palliatif de la faiblesse de ses référents. C’est d’ailleurs une des critiques principales de la pensée dilettante contre la pensée scientifique : la science s’est bardée de référents, beaucoup d’entre eux cooptés, mais qui ont tous été mis en cause, et dont la validité n’a plus cours que par l’ignorance de ces mises en cause. Le XXe siècle a vu commencer l’effritement de la confiance dans la science. »