films de gestes

films de gestes

Nouveau messagede 10 000 » Ven 25 Sep 2009 14:25


« Demain, les petits enfants n’auront plus nos discours et nos alphabets. Ils auront les mimodrames objectifs de la télévision. Cela jouera devant eux, en eux, sans eux, malgré eux. Ce sera l’écran se faisant Anthropologie du Mimisme. (…) Il faut que nous élevions nos enfants, non à partir du passé, mais de demain. »



D’une part, cela concerne toutes les activités présentes, et probablement le travail en premier lieu. Ce qui signifie qu’il pourrait être l’objet de films de plus en plus précis, donc didactiques : il s’agit de partager les principaux gestes d’un métier ou d’un poste et leur logique. On pourrait ainsi trouver, par exemple via une interface du genre ‘YouMotion’, toute une encyclopédie par séquence, en images et en sons que les professionnels mêmes auraient produit à partir de leur expérience et de leurs gestes, de l'ensemble jusqu'aux moindres détails.

Quelque chose comme « Le sabotier du Val de Loire » de Jacques Demy, non plus centrée sur la personne, mais sur le geste, la technique, et appliquée aux tâches hyper contemporaines et quotidiennes de production, de maintenance, de soins et de services, etc... qu’il soit bon ou seulement nécessaire de transmettre ces savoirs… Or, avec tous ces téléphones et ces appareils photos qui filment, c’est comme si c'était fait, quoi qu’il en soit du secret industriel et autres brevets monopolistiques ?

D’autre part, un film de geste pourrait se tourner vers le futur, s’intéresser aux fins possibles : pour le dire vite, il s’agit de trouver une happy end pour le genre humain, une fin satisfaisante (cf. Fin de la Terre), mais sans intervention divine, et donc, à rebours de tout catastrophisme (qu’il soit hollywoodien, ambiant, évident, etc.)

Et entre les deux – le geste présent et la geste à venir – il y a toute la question de l’information, cette espèce de dictature aussi molle que violente, ennemie intime de l’assemblée générale des humains.
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encore un effort... d'imagination

Nouveau messagede le prince » Jeu 15 Oct 2009 10:54

Prenez cette visite du cœur des infrastructures Free : on voit bien comment on pourrait tirer de ce lieu de travail autant de petits films de geste à publier en ligne, agrémentés de schémas techniques en insert et présentant les principales opérations du fonctionnement général. Evidemment, il conviendrait que les images soient plus lisibles que dans ce reportage et que les interventions humaines soient incarnées…

Par ailleurs, la vidéo (« Ca m’énerve vs. Akzonoubez ») réalisée par des employés du groupe ICI Paints (Grand-Quevilly, 76) contre la relocalisation de "leur" entreprise est symptomatique du temps de retard tactique que nous avons en tant que salariés (citoyens, anonymes, etc.). On dénonce publiquement pour tenter de peser dans le rapport de force (structurellement asymétrique) avec la direction (d’où l’intérêt de workaouter : de penser sans chefs, partis et syndicats) : « la direction a demandé que le clip soit retiré, ce qui a été fait, mais celle-ci n’a pas joué le jeu, les promesses faites n’ont pas été tenues : le clip est donc redevenu d’actualité et il est très regardé ».
Le résultat final, c’est que chaque site menacé, à l’échelle nationale comme mondiale, se débat dans son coin : concrètement, chacun sa merde… et on rage et on pleure à son tour.

Néanmoins, en utilisant à sa guise et en filmant, très momentanément, un lieu de travail, cette initiative a le mérite, outre les bénéfices immédiats potentiels, d’esquisser un geste vers la maîtrise laïque (= par les gens) des moyens de communication et de production (voir « police scientifique par tous »), et un entrechat pour entrer dans le jeu de la décision collective. Vienne la cavalerie !

Pour le dire vite – parce que ça urge, non ? –, ce n’est pas tant les patrons qu’il faut kidnapper, mais les usines et les machines (si ça vous chante) :

« Nous avons été repris par l’un de nos concurrents sur le marché qui était surtout intéressé par notre savoir-faire. Sa première décision a été de nous retirer toutes nos machines-outils les plus performantes parce qu’elles faisaient doublon avec les siennes, installées dans le Maine-et-Loire. Il y a eu par ailleurs une dizaine de licenciements. Nous ne sommes plus que 17 […]. Il y avait ici (Saint-Étienne-du-Rouvray, 76) de superbes machines, très complexes, des robots élaborés, de la haute technologie. Elles ont toutes été retirées. Il ne reste en gros qu’un dixième de ce qui était vraiment intéressant pour moi. »

Temps de retard tactique, disais-je. Et pourtant nous sommes les plus forts : en fait, nous sommes le Capital, mais nous ne nous représentons pas comment / alors ils le font pour nous – et cela nous pourrit l’existence et la vie, mondialement
Dernière édition par 10 000 le Jeu 28 Mar 2013 15:59, édité 1 fois.
Raison: lien Akzonoubez
le prince
 


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