l'anarchie comme traduction

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l'anarchie comme traduction

Nouveau messagede 10 000 » Mar 15 Mai 2012 17:05

ci-joint, la traduction des 10 premières pages de "Anarchy as order" :

http://work0ut.free.fr/anarchie_comme_ordre.doc

Moins qu'un autre je peux garantir l'exactitude de cette traduction : je ne réponds que de la cohérence du texte en français. De plus, loin de prétendre à une objectivité de bon aloi, je revendique un certain biais, résumé symboliquement en rendant "voluntary" par bénévole plutôt que volontaire (non pas tant contre le sens du mot que contre le contexte).


et comme apéritif, un cut up, ou un digest aussi bien :


L’anarchie comme science de l’humanité (extraits des pages 3 à 8)


Le terme d’origine grecque ne signifie pas chaos ou désordre, mais simplement absence de domination. C'est-à-dire la quête pour déployer le sens de son existence.

Etre humain présuppose un esprit se demandant ce qu’être humain pourrait signifier.


L’anarchie ne consiste pas à revivre quelque passé idéal ou à retourner à un état de nature.

Nous redécouvrons seulement, et d’une manière appropriée à notre sensibilité moderne, un héritage riche, complexe, ancien et continu de tentatives pour humaniser la vie.


(Nous risquons de rencontrer souvent un grand nombre de gens préférant l’autorité et le conformisme à l’anarchie quand le choix leur en est donné, même en l’absence de coercition apparente.)


La vie mérite un degré de noblesse au-delà de son terme. C’est en ce sens, et en ce sens seulement, que l’idée d’âme décrit notre aspiration à être humain, c'est-à-dire à être plus ce que nous paraissons être, à être plus que ce que le monde semble permettre.En fait, il s’agit d’ajouter à l’humanité ce qui n’est pas encore manifestement en elle, même si nous le percevons parce que certaines dimensions de l’expérience humaine témoignent de sa quête évidente. C’est en ce sens que l’anarchie est l’âme du monde.


Et c’est aussi en ce sens que nous désirons le changement et le progrès, même quand nous ne voyons pas précisément quel genre de changement ou de progrès serait le plus souhaitable, ou comment en arriver là. L’impulsion vers l’avant semble implantée en nous par la vertu de la différence entre imagination et réalité :

Toutefois, la pensée anarchiste n’est pas indifférente à la réalité, mais est plutôt à son écoute en un sens différent : par la connaissance active ; par laquelle la réalité est connue à travers l’action dans le monde, et l’action, effectuée, essentiellement comme un moyen d’acquérir des connaissances et pas simplement dans le but de changer le monde.


Le but est de cultiver la qualité de la vie humaine en lui ajoutant les nouvelles idées qui sont découvertes par une pratique directe et libre

Les idées qui prennent part à la réalité ne s’établissent pas sur terre par elles-mêmes. Elles sont engendrées sur terre par des humains en activité. Prenez par exemple l’idée d’espoir, nous n’en sommes pas venus à connaître cet état d’esprit supérieur autrement qu’en le pratiquant : ressentir de l’espoir est la condition préalable à sa traduction en volonté, rationalité ou projet ; l’espoir est une manière par laquelle l’humanité elle-même est pratiquée – en d’autres mots, par laquelle l’humanité se sait digne et précieuse, au-delà des limites, au-delà des prisons, au-delà des conditions données. Cela seul est espoir : la mesure de notre propre valeur.

Le danger n’est jamais dans les idées, mais dans la connexion des idées aux instruments de leur réalisation. Les plus grands massacres du 20ème siècle, après tout, ont été commis précisément avec l’aide de la science, de la technologie et de l’organisation rationnelle de la société. Les idées dangereuses ne le deviennent vraiment que quand elles sont unies à un grand appareil de pouvoir. Or, la société moderne est organisée autour d’une seule institution, avec un grand pouvoir et une prétention légitime à représenter toute la société. La raison pour laquelle tout apparaît dangereux tient au fait que toutes nos grandes batailles du 20ème siècle gravitent autour de l’Etat.

En dernière analyse, ce ne sont pas les grands idéaux qui importent, y compris ceux qui cherchent explicitement à « sauver l’humanité », puisque qu’ils peuvent toujours être détournés. Ce qui importe c’est soit de déléguer de telles idées à des systèmes collectifs par lesquels elles demeurent abstraites, non ressenties ; soit de nous rendre capables de faire directement ce que les grands systèmes prétendent faire, et ainsi exercer la pleine mesure de notre propre humanité.

(L’aliénation qui provient de la croyance que nous n’avons pas créé nous-mêmes notre propre sens de l’humanité, sans parler d’une conception valable de cette dernière.)


Les idées vivantes ne sont jamais de simples idées : ce sont une idée plus une personnalité.

Les institutions altèrent l’idée originale de manière différente que dans le cas où l’idée est altérée par son interaction avec une personnalité particulière. C’est parce que les institutions ont tendance, ou plutôt se définissent par l’impression auto consacrée qu’aucune idée ne peut se matérialiser sans eux. Ainsi, la formule finale ici serait : idée + personnalité + institution.

La question est de savoir quels genres d’institution peuvent être assez proches de la terre afin que les idées soient mises en pratique ou amendées, plus par la conviction et la persuasion que par la contrainte institutionnelle et le pouvoir accumulé.


L’anarchie commence et finit ici, à partir de la pratique intelligente du devenir sur terre. Cela ne descend pas vers nous des hauteurs dominantes comme un livre de lois complet.

L’action, toutefois, vient toujours d’une théorie, qui peut être sophistiquée, ordinaire ou même inarticulée. Par exemple, un…
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