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FIN DE LA TERRE

Nouveau messagePosté: Dim 20 Sep 2009 08:49
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... ET DES HUMAINS

“If you put 65 million people in a locked room, they're going to find all the exits pretty quickly, and maybe make a few of their own.”


On répète assez que la classe politique n’a pas de perspectives à long terme, qu’engluée dans l’urgence (déterminée médiatiquement), son importance ne cesse de décroître, c'est-à-dire son prestige et son pouvoir, comme ses ambitions, réduites aux apparences

Voilà mon os

Non seulement l’individu sait qu’il va finir, mais il sait que le genre humain va finir lui aussi. Les monothéismes ont remis cette fin collective à la grâce de leurs dieux. Mais rien n’empêche les gens comme vous et moi d’imaginer cette fin, pour le mieux et selon eux. Car sinon, la perspective à plus ou moins long terme, c’est la catastrophe totale, dans 10 (fin du pétrole bon marché), 100 (panique climatique), ou 1000 ans, au mieux dans 4,5 milliards d’années (voir quelques millions en terme de calorimétrie). Alors ?

Quitter la Terre ? Cela signifie que tout ou partie de la population mondiale s’installe sur une autre planète ou s’aventure dans l’espace interstellaire à bord d’un nouveau vaisseau où seront reproduites les conditions de vie terrestre. Ou plus exactement : où seront reproduites les conditions de vie nécessaires à l’humanité à ce stade de son évolution.

Mais cet exil, cette migration, est une fuite en avant, avec une perspective infinie, qui ne risque d’être interrompue que par un accident ou par le caprice d’un dieu. Autant dire que s’interroger sur la fin pratique, réelle, enviable, de l’humanité, n’est pas une vaine formalité ; la difficulté de la tâche renforçant même son importance fondamentale.

Et puis c’est probablement le moyen laïque de remettre à leur place les religions économistes et monothéistes : toutes déjà ne proposent qu’un programme individuel, plus ou moins défini, pour ce qui est de la fin. La fin collective, type jugement dernier, apocalypse, quand elle est envisagée, n’est en fait qu’un tableau d’affichage du score (exprimé en grâce et disgrâce, enfer et paradis…), un panorama vertical des résultats individuels additionnés en fin de partie.

Et poser cette question n’empêche probablement pas de rester attacher à une religion ; bien plus et au minimum, de la reconsidérer sous un nouveau jour. Car si votre religion est fondamentale pour vous, cette question est fondamentale pour tout le monde.

Les religions (y compris, et surtout, économistes - capitalistes, communistes ou altermondialistes...) auront définitivement et laïquement été phagocytées, optimisées, dépassées, quand on se représentera la fin du monde de nouveau (comme résultat de notre activité, et non comme catastrophe indépendante de nous). Avec pour effet d’ouvrir un champs de pensée, donc d’expérience, indemne de la croyance en l’infini.

Comme il y eut des chansons de geste chantant des destinées individuelles, des films de geste devraient pouvoir chanter des propositions de destinée collective.